Ça y est, enfin un tampon marocain sur mon passeport. Depuis le temps que j’espérais inscrire cette destination dans mes carnets de voyage ! Le vol fut plus qu’épique puisque nous avons dû atterrir en urgence à Madrid pour faire descendre deux éléments perturbateurs.
Nous voici enfin à Marrakech. A l’arrivée à l’aéroport, aucun contrôle de température, personne ne porte même le masque. Nous sommes seulement tenus de remettre aux autorités la fiche de santé que nous avons remplie en vol, mais que finalement personne ne vérifie. Les contrôles de police sont en revanche longs et minutieux. Ainsi veillent les gardiens du royaume !
En moins de 20 minutes, avec un chauffeur très agréable qui prend soin d’éviter la foule, les bosses sur la route et autres désagréments, nous arrivons à l’Amanjena, situé à quelques kilomètres sur la route de Ouarzazate.
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L’expérience Aman, encore inédite pour moi, est à la hauteur de mes attentes.
Le premier resort du groupe sur le continent africain a été conçu comme un havre de paix – “djena” signifie paisible en arabe. Je me suis sentie apaisée dès que j’ai franchi l’enceinte du complexe arabo-andalou.
Les murs rouges comme ceux de la capitale du royaume, les tuiles et les carreaux de faïence bleu vert, en harmonie avec l’eau des grands bassins, tout confère à ces lieux des allures de palais.
A mon arrivée de nuit, l’effet est magique : les différents pavillons et les jardins sont illuminés presque uniquement par des bougies, les reflets sur les différents points d’eau créent une impression féérique.
Mon Garden Pavillon est sublime, avec mobilier ultra soigné, sols en zelliges et tapis berbères. Le décor de la salle de bains dans l’esprit Art Déco est rehaussé de marbre vert de Ouarzazate. Des attentions ainsi qu’une une petite collation m’attendent. Aman offre tous les soirs à ses résidents un cadeau de fabrication locale.
Ici l’hospitalité est princière…
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Au matin, je redécouvre ma chambre et son patio arboré à la lumière du jour. Dans la culture islamique, les jardins clos de mur, où l’eau circule pour apporter fraîcheur et murmure, font appel à tous les sens et préfigurent le jardin céleste. L’eau des bassins vient ici souligner la pureté de l’architecture. Les couleurs des différentes fontaines et piscines contrastent avec celles de l’Atlas qui se dresse en arrière-plan. L’ensemble est d’une beauté à couper le souffle.
Le petit-déjeuner est servi en pavillon, près du golf ou de la piscine. Je m’installe sous les arches de la terrasse qui borde celle-ci. Le petit-déjeuner marocain, avec ses traditionnels msemen (crêpes servies avec du miel) est excellent. Les produits, pour la plupart d’origine locale, sont de qualité. Ce premier repas est une fête, en prélude à ceux qui suivront.
Si l’hôtel est grand, les espaces sont éminemment intimes, ce qui est très appréciable. On peut choisir de prendre tous ses repas sur place sans jamais s’attabler au même endroit. La cuisine raffinée, le décor intérieur comme extérieur et l’ambiance propre à chaque lieu font que manger est un évènement à chaque fois.
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Nous partons faire un tour de la Medina et de la Palmeraie en side-car. Cette formule originale nous permet de voir en peu de temps plusieurs sites et d’aller dans des quartiers pittoresques, où ne s’aventurent pas les touristes.
Le lendemain nous optons pour une randonnée à la découverte d’un village berbère. Nous sommes reçus dans une famille très accueillante pour un déjeuner à la saveur authentique. La vue sur les montagnes depuis la logia aux murs en terre crue est magique.
Nous retrouvons l’hôtel après cette excursion, et apprécions une nouvelle fois la gentillesse extrême du personnel, toujours aux petits soins, d’une grande élégance et d’une parfaite discrétion tout en étant à l’aise.
Le soir nous dînons sous la tente, accompagnés par un trio de musiciens folkloriques. L’ambiance comme les plats qui s’enchaînent, tout est excellent.
Notre serveur nous explique les différents chants et leurs significations. Il finit même par réussir à faire danser toute la table, emportée par la liesse de ce moment de perfection.
Nous regagnons notre pavillon sous une pluie d’étoiles, avec le sentiment d’avoir vécu la splendeur et l’enchantement d’un conte oriental.
■ Céline A.