Après 3 jours d’intenses émotions au Rwanda, cap sur la Tanzanie.
Le petit avion privé qui nous emmène de Kigali vers le Serengeti s’arrête à Mwanza pour les formalités douanières. Nous sommes bien loin des aéroports des capitales africaines qui se modernisent à vue d’œil. Derrière un bureau ou s’amoncèlent des piles de papier et un vieil ordinateur, 4 « douaniers » à moitié (voire totalement) endormis se chargent de vérifier les visas.
Nous cherchons ensuite le lounge « VIP » pour patienter avant le décollage. Apparemment inutilisé, ce dernier semble une énigme pour les douaniers… alors même qu’une pancarte « VIP lounge » trône au-dessus d’une porte mitoyenne à la leur.
Après négociation nous parvenons à nous faire ouvrir la porte du « lounge » qui semble servir de dortoir aux employés de l’aéroport. Fou rire garanti !
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Notre premier arrêt en Tanzanie se fait à Singita Mara River Tented Camp, petit camp de tentes à la décoration classique. Situé au point 0 de la grande migration (un emplacement unique pour observer ce phénomène dans des conditions optimales aux mois de juillet-août), le professionnalisme de notre ranger Johnny a rendu notre court séjour inoubliable. Des petits lionceaux malicieux aux hyènes curieuses en passant par les troupeaux de zèbres et d’éléphants : le safari est mémorable !
L’arrivée à la frontière naturelle entre le Serengeti et le Masai Mara, signalée par un unique plot de béton, est une belle surprise : paysages hors du temps pour un passage interdit entre les deux pays. Il faut rebrousser chemin…
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Le séjour se poursuit à Singita Sasakwa Lodge et Singita Sabora Tented Camp, situés dans la réserve de Grumeti, à l’ouest du Serengeti. Tous deux offrent des ambiances encore différentes : celle d’une ancienne ferme transformée en somptueuse demeure pour le premier, où l’argenterie, la porcelaine fine et le cristal sont de mises et celle d’un camp de toile résolument contemporain et extrêmement luxueux pour le second. Singita Faru Faru Lodge, quatrième lodge visité, cherche encore un peu son identité à mon sens mais offre de très belles prestations également.
Les plaines du Serengeti s’étendent à l’infini et le survol en montgolfière eut été spectaculaire si la météo avait été au rendez-vous. Mais l’alternance d’orages et de grisaille suivis d’un éblouissant soleil qui voit le réveil de la faune engendre un sentiment d’exaltation. L’expérience n’est pas « huilée » et est soumise aux aléas de la nature.
Quel plaisir d’observer, sur la route qui me mène de Singita Sabora Tented Camp vers le &Beyond Grumeti Serengeti River Lodge et sous un grand soleil, 2 hordes de lions d’une vingtaine d’individus chacun et une multitude de hyènes se prélassant dans les flaques boueuses provoquées par la pluie.
Quel plaisir de partir, 2 heures plus tard, sous un ciel orageux et d’apercevoir des crocodiles en nombre, des singes colombus s’abritant dans les arbres, des troupeaux de buffles faisant face à des colonies de Marabout.
Quel plaisir d’aider un 4×4 embourbé à se sortir d’affaire avant la nuit tombée et de rentrer jouir du ballet des hippopotames résidents permanents du lodge.
Je quitte ce sanctuaire animalier à regret pour m’envoler vers le Tarangire.
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Autre région, autre atmosphère. La présence des Masais y est indéniable. L’empreinte humaine aussi. Imprégnation de la culture Masaï avec la visite d’un village traditionnel, safari en 4×4 dans le parc touffu du Tarangire qui contraste avec les vastes plaines du Serengeti, marche dans la brousse, survol en montgolfière… tout n’est qu’émotion. La prolifération des éléphants n’y est pas un mythe mais bien une réalité.
Et le charme de petits lodges intimistes comme Little Chem Chem ou Forest Chem Chem, à la décoration délicate et harmonieuse, vous plonge immédiatement dans un sentiment de plénitude absolue.
La magie de la brousse opère encore. Les émotions se succèdent.
■ Marie-Louise N.