La Côte d’Azur a toujours été source d’inspiration pour des générations de grands peintres. De l’aube au crépuscule, la lumière fascine. Chaque recoin du territoire azuréen se souvient encore de ces maitres de la couleur venus installer leur chevalet parfois sur une route jonchée de champs colorés, dans une ruelle et sur la place de village ou le long du littoral.
Lorsque que Matisse pose ses valises à Nice, les années folles battent leur plein. Princesses russes en exil, reines anglaises, écrivains décadents et belles actrices viennent festoyer dans un tourbillon de plumes et de diamants.
C’est en découvrant une mer diamant tachetée de bleu cobalt que l’homme aurait décidé d’installer son chevalet au cœur de la « Bella Nissa ». Au fond du cours Saleya, le fauve s’éprend d’une bâtisse baroque du XVIIIe siècle. Aujourd’hui, la façade doucement écaillée s’effrite peu à peu. Pourtant, comment ne pas imaginer l’artiste, debout devant les persiennes fatiguées par le temps, laisser divaguer le pinceau sur la toile. Mais à quelques rues de là se trouve le point d’orgue : le Musée Matisse, qui rassemble une collection d’œuvres d’art époustouflante.
On ne peut pas quitter la ville sans aller admirer les trésors laissés par Matisse à Vence. Les vitraux colorés et les fresques murales de la Chapelle du Rosaire rivalisent de beauté avec la coupole aux tuiles multicolores de la Chapelle des Pénitents Blancs.
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« J’ai toujours souhaité qu’on me donne de grandes surfaces à décorer et jamais l’État ne m’en a donné » confie en 1946 Picasso au sculpteur et photographe Michel Sima. Ce que l’État lui refusait, une petite ville de province, Antibes, allait enfin le lui offrir, par le biais du conservateur Romuald Dor de la Souchère. Cet homme à l’esprit si vif et au cœur si sensible aux artistes saisit alors au bond la chance unique de faire rentrer au Château Grimaldi le peintre de la modernité. C’est au sommet de la tour du château, dont la terrasse domine les remparts et la mer éblouissante, que Picasso installe son atelier. L’artiste s’enthousiasme : « Je ne vais pas seulement peindre pour moi ici. Je vais vous décorer le musée ».
Depuis ce lieu inspirant, l’artiste crée plus d’une soixantaine d’œuvres dont « La Joie De Vivre », gigantesque bacchanale au bord de la mer, ou encore « Le Nu Assis Sur Fond Vert » et « La Femme Aux Oursins ».
Le 27 Décembre 1966 en hommage à l’artiste, le Château Grimaldi devient le Musée Picasso. Aujourd’hui, on peut y admirer environ 245 œuvres de l’artiste au côté d’œuvres modernes et contemporaines d’artistes comme Nicholas de Staël, Hans Hartung, Fernand Léger et Joan Miro.
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Du haut de Cagnes-sur-Mer, la lumière crue et l’incroyable palette de couleurs des oliviers, des mimosas et des orangers s’embrasent au coucher du soleil jusqu’à la mer. Face à la limpidité des couleurs, perchés sur une colline, nous découvrons, comme Renoir, les trésors secrets de la Côte d’Azur.
Du Haut-de-Cagnes, le village médiéval resplendit. Son château, ses pierres chargées d’histoires, ses ruelles pavées étroites et ses incroyables points de vue sur la Méditerranée et le Mercantour inspirent calme et authenticité. Rien d’étonnant à ce que l’artiste Renoir y pose son chevalet jusqu’à la fin de sa vie. Avec frénésie, l’impressionniste peindra en faisant éclater sa joie de vivre et sa sensibilité à travers ses toiles et ses sculptures.
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Au Musée de l’Annonciade, les toiles de Paul Signac au côté de celles de Picabia ou de Monet, retracent dans un feu d’artifice de couleurs, Saint-Tropez au début du XXe siècle, quand les belles tartanes, ces bateaux méditerranéens à voile, glissaient le long de la presqu’île.
Tandis que la ville, aujourd’hui, prend des airs de fête sous le soleil et les paillotes de Pampelonne, nous nous surprenons à retrouver les paysages de rêve, les ruelles étroites et les marchés parfumés peintes par l’artiste. Non loin de là, au large de l’ancien port de pêche, les îles de Porquerolles, Port Cros et du Levant se dessinent.
Depuis ces petits havres de paix, les pins d’Alep et les chênes verts parfument l’air tandis que le silence sur les plages demeure.
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Sur le port de plaisance d’Antibes, un yacht de 23 mètres de long à la coque d’un blanc immaculé nous attend. Pour les 6 prochains jours, nous voguerons à bord de « My Ellery A » à la découverte des rivages méditerranéens.
Sur le pont soleil, Grégory, notre skipper suivi de notre hôtesse souhaitent la bienvenue à bord. Nous découvrons ensuite des intérieurs aux boiseries vernissées. Construit par Léopard, le yacht rénové en 2019 révèle 3 cabines aux lignes simples d’inspiration art déco.
Demain, nous naviguerons au fil de nos envies… Nous mouillerons de port en port pour découvrir un autre visage de la Côte d’Azur.