Terres de vigne et de culture depuis des millénaires, les coteaux aixois et l’arrière-pays varois séduisent par leur lumière d’hiver comme leur tendresse printanière.
La Provence tient immanquablement ses promesses : si sa douceur de vivre n’est plus à prouver, quelques belles adresses conciliant art, nature et gastronomie réservent encore des surprises.

Château La Coste est un domaine viticole de 200 hectares doté d’un hôtel ultra contemporain, la Villa La Coste qui attire des visiteurs du monde entier en raison de son parcours alignant de grandes signatures artistiques comme architecturales. Ces interventions in situ à l’échelle du paysage continuent de s’enrichir : la dernière en date étant celle de Prune Nourry qui a fait sortir de terre un ventre de femme, véritable ode à la fertilité. De l’araignée de Louise Bourgeois qui se reflète dans un miroir d’eau à la chapelle ressuscitée par Tadao Ando, les œuvres se découvrent au fil de la marche.
L’hôtel adossé au coteau séduit d’emblée par ses lignes pures et son intégration au site : terrasses, façades vitrées et structures végétalisées relient les espaces que ponctuent des œuvres d’art.

Les chambres spacieuses sont réparties dans différentes villas, qui procurent un sentiment d’intimité. Nous occupons la suite n°4 qui, avec ses volumes et sa personnalité nous donne l’impression d’être reçues, davantage même : accueillies. Le confort des espaces à vivre agrémentés de terrasses, de solariums et pour certains de piscines privées, est tel que la tentation de s’y lover est grande.
Seule l’envie de nous faire une beauté avant le dîner nous pousse à sortir de notre bulle pour rejoindre le magnifique spa sur deux étages. Les nombreux rituels de soins du corps et du visage dispensés ici mettent à l’honneur des produits du terroir comme l’olive, l’abricot, la lavande, la rose ou le jasmin. Je m’accorde un soin pour visage personnalisé après un bilan de ma peau qui permet de cibler ses besoins.
Après ce coup d’éclat, libres à nous de choisir notre table parmi les cinq propositions du domaine… La plus inattendue est sans nulle doute le restaurant argentin, dont le décor évoque une hacienda et les cuissons sur braise font voyager dans la pampa… C’est un autre voyage qui nous attend au réveil, avec Hélène Darroze qui signe la carte du petit-déjeuner. A notre demande celui-ci nous est servi dans notre cocon pour accompagner le lever du jour qui révèle la beauté des étendues verdoyantes à notre fenêtre.

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Changement de décor en lisière du littoral, à proximité du village médiéval fortifié du Castellet. Après les vignes, nous arpentons les pelouses et le green qui entourent une bastide provençale aux allures monastique matinées d’accents toscans. L’Hôtel & Spa du Castellet est doté d’un parc de 12 hectares magnifiquement arboré, dont les fiers cyprès et les pins parasols qui se découpent sur fond de ciel azur, se mirent dans les bassins ou revêtent leur habit de lumière à la nuit tombée.
Nous sommes d’emblée séduites par le raffinement des lieux, le murmure des fontaines, l’alignement des colonnades, le charme des gazébos, le mobilier patiné qui évoquent sans ostentation la fierté aristocratique d’une certaine Côte d’Azur.

Le charme discret de ce luxe qui a renoncé à être tapageur se déploie particulièrement dans le spa. Le complexe agréablement architecturé offre un parcours sensoriel, composé d’une piscine intérieure constituée de bassins bouillonnants, de fontaines de glace, d’une grotte de sel et d’une terrasse à l’abri des regards… La détente se prolonge dans les cabines de soin et l’espace de relaxation au décor soigné, qui ont valu au spa d’être plusieurs fois récompensé. Je profite du soleil d’hiver dans la deuxième piscine chauffée, baignée de lumière naturelle grâce à une véranda et un élégant dispositif de miroirs. Les espaces sont très bien pensés pour favoriser la détente.
Côté gastronomie, La Table du Castellet a maintenu ses trois étoiles Michelin grâce au chef Fabien Ferré, qui à 35 ans s’est hissé au rang de plus jeune chef décoré d’une telle distinction.
L’excellence et le talent se déploie également dans un autre registre non loin d’ici : les amateurs de courses automobiles apprécieront le rugissement des moteurs qui anime le légendaire circuit Paul Ricard…

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Nous poursuivons notre plongée dans l’arrière-pays varois, entre champs de lavande et plantations d’olivier.
Non loin de la remarquable abbaye du Thoronet se trouve un petit bijou d’architecture séculaire : une luxueuse résidence édifiée au XVIIIe siècle et récemment rénovée pour goûter aux plaisirs des seigneuries provençales.
Au cœur d’un espace naturel protégé de près de 360 hectares de forêt se niche le Château de Berne. C’est un véritable havre de paix : au raffinement des prestations hôtelières, s’ajoute l’agrément de plusieurs sentiers de randonnée pédestre et VTT, ainsi qu’un spa Cinq Mondes proposant un programme de vinothérapie avec des soins à base de raisin.
Le domaine abrite également cinq villas jouissant d’un service sur-mesure sous la houlette d’un majordome.

Dans un esprit campagne chic, notre Junior Suite « Tournesol » située dans le bâtiment principal, allie charme et caractère, avec tomettes au sol, mobilier raffiné, matières de qualité et beaux volumes. Nous disposons d’une terrasse à l’abri des regards. On imagine aisément la fraîcheur de l’ombre l’été et le chant des cigales… mais c’est au spa qu’on ira trouver la douceur et la chaleur si appréciables en hiver.
Le restaurant gastronomique du Jardin de Berne et sa déclinaison bistrotière nous livrent deux agréables expériences culinaires. La cuisine est généreuse, les ingrédients du terroir dialoguent merveilleusement avec les vins. En appellation Côtes-de-Provence, la production du domaine se déguste à table mais aussi dans la cave, dont la visite permet de découvrir les spécificités du terroir géologique et le processus d’assemblage.

Nous repartons enchantées par ce séjour hors du temps aux sources de cette Provence ancestrale dont le charme ne cesse d’agir.

■ Mélinda M.